Peintures, Dessins, Impressions.

LE HUBLOT d'Ivry, du 28 mai au 11 juin 2021

  • Date: 28/05/2021 18:00 - 11/06/2021 18:00
  • Emplacement: Place Voltaire, Ivry-sur-Seine, France (Carte)

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Le "Paysage du Dedans" que propose Claire Chalet n'est pas ce paysage que l'histoire de l'art a tant de fois mis en situation. Ici, nul point de vue, de décors, de nature ou de site qui se présentent aux regards des spectateurs. Dans ces monotypes, ces dessins et ces peintures, le paysage en question se réduit le plus souvent à un espace vide où un personnage isolé - plus rarement une forme animale ou végétale- est mis en relation avec un élément parfois indéfinissable.
La raison en est que le paysage de Claire Chalet est un non-lieu, une u-topie à laquelle on ne peut pas accéder par le déplacement, mais par l'immobilisme, de la même façon que l'ennui (une certaine forme d'immobilisme) est nécessaire à Alice pour qu'elle se rendre au Pays des merveilles. Pour s'y rendre, reste alors à attendre des échappées d'inconsciences comme apportées par des remontées gazeuses profondes qui atteignent la surface d'un lac sombre.
C'est l'origine de cette inquiétante étrangeté dont parle volontiers l'artiste qui immerge ainsi le spectateur de ses oeuvres dans paysage psychanalytique. De fait, l'apparente simplicité de ses dessins, collages et monotypes rappelle la "gratuité" des dessins d'enfants chargés d'une forte inconscience, mais aussi de façon plus générale une certaine forme de narration dans laquelle les personnages fabriquent en quelque sorte le monde qu'ils décrivent.
Alice, Don Quichotte ou Meursault sont, entre autres et avec plus ou moins de satisfactions, des fabricateurs de leur propre monde. Ce qu'est également Claire Chalet.
Max Torregrossa.



De quoi les rêves sont faits.


On ne sait pas au juste de quoi les rêves sont faits, en général. Nous rêvons tous, mais nous rêvons séparément. Il n’existe que peu de langages qui nous rendent intelligible l’expérience des autres dans ce domaine, et chacun sait bien que les récits de rêves n’intéressent que leurs auteurs, ou, dans un petit nombre de cas, les médecins psychiatres… Le Surréalisme a sinon inventé, du moins méthodiquement exploré une imagerie dont la vertu essentielle est de communiquer cette expérience hautement incommunicable qu’est le rêve. Des plus pures mélancoliesde De Chirico jusqu’aux décors de Dali pour La maison du docteur Edwardsd’Alfred Hitchcock, nous nous trouvons en présence d’espaces que nous sommes instantanément certains d’avoir déjà rêvés, et dont la visite à l’état de veille figure parmi les expériences les plus émouvantes que l’art nous réserve. Très divers, ces espaces ont tous en commun d’emprunter quelque chose au théâtre et à la perspective classique : nous voyons des choses difficiles à nommer, mariées sans plus de raisons raisonnables que celles qui unissent le parapluie et la machine à coudre de Lautréamont sur une table de dissection, mais nous les voyons distinctement.


Or nous avons tous remarqué à quel point les rêves étaient quelquefois peu distincts, si difficiles à rassembler au réveil qu’on se demande souvent s’ils sont faits de mots, faits d’images, ou d’un singulier mélange des deux que le jour effacerait sans appel.

Il arrive sans doute qu’on rêve en perspective, et peut-être même, pour certains, qu’on rêve en alexandrins-mais il n’y a pas de raison que les images peintes qui transmettent les sentiments du rêve aient toujours la même allure.


Chez Klee, c’est la lignequi rêve, et les rêves de Michaux sont abstraits. Ceux de Jean- Claude Silbermann sont comme des enseignes de bistrots…Les chimères de Claire Chalet appartiennent à cet univers des rêveurs distraits qui ne rapportent de leurs nuits que des images fugaces ou un peu floues; elles tiennent du Petit Prince, des Albums du PèreCastorset des tests de Rohrschach- pas de jardins de Semiramis ni de derniers jours de Pompéi, bref pas de clichés de rêve : ce sont des taches ou des caresses de pinceau qui prennent plus ou moins l’aspect de lunes, d’arbres qui pousseraient à l’envers, d’œufs souterrains, d’elfes aux yeux bandés et de petits rongeurs au pelage fauve, mais rien de sûr, rien que l’on puisse raconter avec la certitude que son voisin ne le raconterait pas en des termes totalement différents. Y règnent l’hybride, l’espace instable, la couleur irisée, ligués pour un récit improbable.


J’ignore par exemple si ma version du rêve du volcan peut recueillir quelque crédit : à la surface d’un petit carré, dont j’ignore le titre, un lemming solitaire (je dis un lemmingparce que cette petite bête manifestement dépressive donne le sentiment d’aller se foutre à l’eau-en principe les lemmings y vont en troupe) trottine menu vers sa perte ; sur un glacis de peinture qui pourrait bien être un glacier.


Il est indifférent au tableau expressionniste abstrait au dessus de lui, qui ressemble à un volcan en éruption : mais l’animal ne veut rien savoir, il ne regarde pas, d’ailleurs, il n’a d’yeux, ou s’il en a ses paupières sont closes. Il a la couleur d’une amande fraiche, l’odeur de la térébenthine et des rêves de milieu de nuit…


« Vous n’intéressez personne », me dit subitement le psychiatre qui me saisit fermement par l’épaule. Mais je n’ai rien dit de mal… j’écrivais juste un petit texte de présentation pour Claire Chalet, une jeune artiste dont les images somnambules me touchent, moi qui ne suis jamais sûr d’être bien réveillé…


Didier Semin




Jean Claude Silbermann présente Claire Chalet


Après tout, l’être, ce clandestin en dérive de nulle part vers nulle part, déchiré, éparpillé, oublié entre deux vins, entre dix vies, rembarré, rejeté, ratatiné, ce parasite balbutiant, cet esprit de lubricité fauteur des troubles destinés à rétablir désespérement le contact avec le monde, ce vieux bébé, cet animal, cet empêcheur de dormir en rond, traqué, désemparé, échoué comme une vache morte sur une verrière après l’inondation, l’être, pour exprimer avec sa déchéance, son relèvement possible- et en beauté!- ne peut guère tabler- outre l’amour partagé et le sentiment mystique d’appartenance au monde(le sentiment d’éternité-malgré- la –mort)- que sur l’art.


Cette chance de l’être(son “moment opportun”- pour reprendre un concept fameux de la philosophie pré-socratique-), Claire Chalet l’a saisie en elle. L’être se montre: il se rapelle à notre bon souvenir.


Jean-Claude Silbermann



                     Alberto Mugnaini, 2019.

 

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mon parcours image
Expositions personnelles:
2022/2024 Installation de mon travail dans "L'appartement GUBI", Paris.
2021 Le Hublot, Ivry, 28 mai au 11 juin.
2018 L’art au centre présente Claire Chalet du 24 novembre au 6 janvier 2019.
2014 “Paysage du Dedans”, Galerie Vivoequidem, Paris.
2013 “Encre, Lavis, Brou de noix” Ancienne Pharmacie, Chateldon. France.
2009 “Faire Signe” Galleria Artopia, Milano.
2005 Galerie Samy Kinge, Paris.
2001 Galerie Samy Kinge, Paris.
1997 Galerie Samy Kinge, Paris.
1993 Jean Claude Silbermann présente Claire Chalet à la galerie du Forum Saint Eustache, Paris, en collaboration avec le Musée d’Art Moderne de la Ville deParis.

Expositions collectives:
2024 TROUBLE, sur une proposition de Marie-Hélène Fabra, Le Fantôme des Halles, 39 rue des Bourdonnais, Paris.
AMOURS V, commissariat Laurent Quénehen, Galerie Espace Temps, Paris.
2023 SALO, 11 ème salon du dessin érotique, commissariat Laurent Quénehen, Paris.
2022 Drawing Market, Drawing House 19 rue vercingetorix 75014 Paris.
Il était une fois Sorcières, Harpies, Hystériques, Vieilles Filles...Le Tome 47, Vitry sur Seine.
Théâtre de Vanves.
2021 Il était une fois Sorcières, Harpies, Hystériques, Vieilles Filles... Zeugma Librairie Montreuil.
Window Project Acte III, Espace Immanence, Paris.
2020 Exposition "Figure-toi", avec Catherine Raynal et Ludovic Judlin, Collectif 21, Montreuil.
2019 Edition d'un livre d'artistes à trois mains avec Catherine Raynal et Philomenew. Collectif 21, Montreuil.
2018 Concours Fragments, Galerie La Ralentie, Paris.
2017 PARISARTISTES, Lycée Jacques Decour et Bastille Design Center, Paris.
“Tête à tête à têtes”Galerie Samy Kinge, Paris.
2016 Biennale d’art contemporain de Nogent, Carré des Coignard.
2015 “J’ai peur, J’ai mal”. Galerie Vivoequidem, Paris.
PARISARTISTES, parcours d’ateliers et exposition Mairie du 9ème Paris.
“Alice aux Petits Ménages” Espace St sauveur, Issy Les Moulineaux.
2012 SUMMER SHOW. Galerie Vivoequidem, Paris.
2011 DRAWING CONNECTIONS, Siena Art Institute, Siena, Italia.
Festival Anteprima89. Spazio89. Milano.
2010 Eutopia, Abbaye de Neumünster, Luxembourg.
MIART 2010, galleria Artopia, Milano, Italia.
2009 « Alice chez les Chanot ». Centre d’art Plastique, Clamart. France.
Premio Celeste, Fabricca Borroni, Rho. Mi.
MIART 2009, Galleria Artopia.
ART FAIR IN OPEN CITY, Roma, Galleria Artopia.
Parscours Feminin/Pluriel, Galerie Samy Kinge, Paris.
2008 « Alice aux reflets arthuriens » Musée Arturo Lopez, Neuilly sur Seine. Paris.
2006“ Allumeuses” 4 artistes chez Olivier Mousson (Paris) organisée par Sabine De La port Barré et Nicole Lamson.
2005 « Alice et les tentations celées », Pavillon de l’Ermitage, Paris.
2004 « Alice à la folie ». Fondation Nationale pour les Arts Graphiques et Plastiques, Hôtel Salomon de Rothschild, Paris.
2003 « Le Bost », Les Mars de l’Art Contemporain.
2002Alice « l’ivre des merveilles », Tour Jean Sans Peur, Paris.
2001Fondazione Florence. Espace Commines, Paris.
1999 « Ceci n’est pas une galerie », Paris.
1996 « ça suit son cours » Ensica, Palais des Beaux Arts, Toulouse.
1995 « Etc.…art » Clermont Ferrand.
1994 Centre Culturel de la Mairie d’Athènes, Grèce.
1993 « Ouvertures » Ecole Nationale Supérieure d’Art de Paris/Cergy.(France).
1990 « 109 » Ecole Nationale d’Art de Paris/Cergy.

Publications:
2009 catalogue Premio Celeste,
Faire Signe, Alberto Mugnaini.
Exibart, Simone Frangi.
TELERAMA n°2252,2461,2665. Laurent Boudier.
2007 le bimensuel AZART consacre un dossier complet à mon travail (mars/avril 2007), par Gérard Gamand.
2001, catalogue, galerie Samy Kinge, Paris, avec une texte de présentation de Didier Semin.
2001, catalogue, fondation Florence
1996, Catalogue ”ça suit son cours”.

Formations:
1989/1993 Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris Cergy
2015 Formation Pratique d’Art-Thérapie, Clinique des maladies mentales et de l’encéphale, Hôpital Ste Anne Paris.
2016 Diplôme Universitaire, Bases des Thérapies à Médiation Artistiques, Université Paris Descartes, Hôpital Ste Anne, Paris.
2018 Diplôme Universitaire, Spécialisation en thérapie à médiation artistique, Université Paris Descartes, Hôpital Ste Anne.
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